L'aventure des HSS français
Les trois formations sont coiffées par le GHAN1, créé en fin 1957. Travaillant en étroite collaboration avec les Commandos Marine du GROUCO, le HSS va vite devenir un serviteur irremplacable, transportant les commandos au contact dans les nombreuses opérations de lutte contre la rebellion en Ouarsenis et Oranie, effectuant les évacuations sanitaires, appuyant les troupes au sol de son canon de 20 mm MG151, réduisant les points de résistance ennemie, amenant sur place matériels, vivres et munitions. Le 20 avril 1960, devant les palmiers du front de mer d'Arzew avait lieu la cérémonie officielle du jumelage "hélico-commandos". Le binôme allait faire preuve d'une efficacité reconnue de tous les observateurs.
Pendant la guerre d'Algérie, la 20S a conduit l'évaluation du HSS en lutte anti-sous-marine avec un sonar alors américain. Elle devient la première formation de lutte anti-sous-marine avec 12 HSS en 1959. Elle essaie aussi d'en faire un hélicoptère de dragage en 1960- 61. Elle cède son savoir-faire, une partie de ses équipages et de ses hélicoptères à la 31F, hélicoptères qui avaient été endommagés par la rupture du barrage de Malpasset. Les cocardes, qui avaient été supprimées en Algérie car elles servaient de point de mire aux tirs de l'adversaire, réapparaissent, tandis que le dos bleu marine des HSS se colore de jaune et que leurs flancs se peignent de grandes lettres facilitant cette fois-ci 1e repérage. Seule la 33F, qui ne fait plus partie du GHAN, lui aussi venu à Saint Mandrier, conserve son allure ancienne, et sa mission initiale de flottille d'hélicoptères d'assaut.
Les deux formations de lutte anti-sous-marine, la 31F et la 32F travaillent à partir de Saint Mandrier et des porte-avions Arromanches, Foch et Clemenceau. La 32F participe en 1963 à Brest aux essais de La Résolue (future Jeanne d'Arc), puis, l'année suivante, quitte Saint Mandrier pour la lande bretonne et la base de Lanvéoc Poulmic. Elle continuera, jusqu'en 1969, à fournir, chaque année, un détachement de 4 à 6 HSS à la Jeanne d'Arc. La 33F vient, en 1964, prendre à Saint Mandrier la place laissée vide par la 32F. Les Commandos Marine quittent à cette date le sud pour Lorient, mais le binôme "hélico-commandos" ne meurt pas et devient le trinôme "hélico-commandos-Arromanches". Au cours des années suivantes, chaque formation a une activité orientée vers l'entraînement avec quelques activités particulières : la 31F en 1966 et 1968 participe aux expérimentations nucléaires dans le Pacifique et repêche dans d'immenses chaluts des têtes d'engins utilisés pour des prélèvements dans des nuages radioactifs. La 32F arme la Jeanne d'Arc, la 33F prête son concours à des unités variées : Commandos Marine, régiments d'infanterie de Marine, régiments parachutistes, légion étrangère et, même, chasseurs alpins. En janvier 1970, la 32F cesse de mettre en oeuvre des HSS. Elle s'équipe de Super Frelon, tandis qu'est créé la "Section Jeanne d'Arc", qui vient s'installer à Saint Mandrier, dernier bastion des HSS. Deux fois par an, la SJA transhume, suivant un itinéraire bien préparé que seuls les caprices de la mécanique parviendront à modifier. Elle parcourt le monde, double les caps, franchit les tropiques. Tandis que la 31F continue ses activités de lutte anti-sous-marine, la 33F s'en va au Tchad en fin 1970, pour quelques mois, participer aux opérations de pacification dans le Tibesti, puis en 1973 apporte son aide à la population tunisienne menacée d'inondations, part en 1975 en Océan Indien à bord du Clemenceau. Le 16 novembre 1978, une cérémonie présidée par le contre amiral Fatou marque le retrait des HSS de la 31F et son passage sur Lynx. La 20S effectue son dernier vol le 12 janvier 1979. Le 11 juin 1979, la SJA quitte à son tour ses HSS et devient la 35F armée aussi de Lynx. Le 22 juin 1979, la dernière formation d'HSS, la 33F clôt plus de vingt ans de présence des HSS dans l'Aéronautique Navale et reçoit des Super Frelon. Douze HSS défilent pour la dernière fois. Ils furent au nombre de 57 dont 13 construits entièrement aux États-Unis par Sikorsky, 12 assemblé par Sud-Aviation, et 32 fabriquée sous licence par Sud-Aviation. 20 furent détruits en opérations ou par accident. Les HSS auront accompli 185 000 heures de vols. (D'après un texte du CF Risacher - 1979)
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